Pointe-à-Pitre et Doha

Les fiches villes/pays visent à identifier, les problématiques spécifiques liés à la mémoire de l’esclavage, et les initiatives qui ont été menées pour traiter de ce passé. 

Retrouvez nos premières fiches sur Pointe-à-Pitre et Doha: 

Pointe-à-Pitre, Guadeloupe (Par Edwin Jalentin)

Cette fiche présente l’histoire et les traces urbaines de l’esclavage à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Elle présente le Mémorial ACTe, édifié au bord de l’eau, sur le site de l’ancienne usine sucrière Darboussier, où l’on pratiquait encore le travail forcé au XIXe siècle. Le Mémorial ACTe explique l’histoire de la traite et de l’esclavage, de l’Antiquité à nos jours et constitue aussi un centre d’expression culturelle et artistique.

Doha, Qatar (Par Jérémie Molho)

Moins connue que la traite transatlantique, la traite des esclaves a néanmoins existé dans la péninsule arabique, et en particulier au Qatar où l’esclavage n’a été aboli qu’en 1952. La maison Bin Jelmood, un musée de l’esclavage, a été inaugurée en 2015 dans le cadre de la phase 1 du projet Msheireb, un vaste projet de régénération urbaine au cœur de Doha. Elle donne à voir l’histoire et la mémoire de l’esclavage, et aborde l’enjeu de l’esclavage moderne.

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Présentation

Mémoire douloureuse, l’esclavage constitue de manière croissante un enjeu urbain. Exhumer les traces du commerce des esclaves, les mettre en valeur, pour rendre hommage aux victimes, apparaît comme une nécessité. Le risque de la destruction des traces de l’esclavage n’est plus seulement dû à l’incapacité de regarder de face les plaies du passé. Il relève désormais, à l’heure où l’urbanisation s’étend à une vitesse effrénée, d’un problème de gouvernance urbaine.

Voilà un enjeu autour duquel se trouvent réunis les villes de la traite dans leur diversité, en Afrique, mais aussi en Europe, dans les Amériques, les Caraïbes ou encore l’océan Indien. Pour les villes européennes, comme Bordeaux, Nantes, Bristol, Liverpool, la mémoire de l’esclavage est avant tout la reconnaissance d’une responsabilité historique dans le système de la traite. En Afrique, la mémoire de l’esclavage fait partie de l’une des composantes les plus sombres de l’héritage colonial. Des projets emblématiques ont vu le jour, sur l’île de Gorée, au large de Dakar, à Badagry, non loin de Lagos, ou encore à Ouidah au Benin. Enfin, aux Amériques et dans les Caraïbes, dans les villes où de nombreux habitants sont descendants d’esclaves, cette histoire, souvent refoulée, resurgit parfois à la faveur de transformations urbaines, comme dans le projet de Porto Maravilha à Rio.

L’ONG Urbanistes du Monde met en réseau des professionnels de l’urbain et des territoires à travers le monde, au service d’une ville durable, juste et innovante. En 2017, Urbanistes du Monde aborde la question de la mémoire de l’esclavage, à travers l’organisation d’un atelier de design urbain à Rio. A la suite de cet atelier, l’ONG s’engage dans la formation d’un réseau de villes pour la mémoire de l’esclavage.

Ce projet a pour but la création d’un réseau global, d’échanges, de recherche et d’actions, avec trois objectifs:

  • Interroger la manière dont la mémoire de l’esclavage peut être inscrit dans les politiques urbaines.
  • Faire des propositions d’actions concrètes qui permettront de valoriser les traces et la mémoire de l’esclavage.
  • Promouvoir des collaborations entre villes, chercheurs, acteurs du patrimoine et du développement urbain.

Ce réseau mènera principalement deux types d’actions :

  • La constitution d’une banque des savoirs et d’une plateforme de réflexion sur le sujet et sur ces villes
  • L’organisation d’un atelier urbain international annuel, articulé avec un cours en ligne, d’où sortiront des propositions concrètes pour ces villes.