ATELIER URBAIN RIO

ATELIER DE DESIGN URBAIN À RIO DE JANEIRO

28 mai – 9 juin 2017

 

L’ONG Urbanistes du Monde, en partenariat avec l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) et sa professeure Anne-Marie Broudehoux, a collaboré à la tenue de l’atelier international « les enjeux socio-spatiaux des grands évènements au cœur d’un quartier sensible et d’un site archéologique de la zone portuaire de Rio de Janeiro : Porto Maravilha ». Cet atelier a eu lieu à Rio de Janeiro (Brésil) du 28 mai au 9 juin 2017.

Afin de fournir les outils théoriques et méthodologiques nécessaires, tout en amenant les participants à proposer des projets concrets et innovants, l’atelier s’est déroulé en 3 temps :

·       Une période préparatoire de documentation, d’étude de textes et cartes sur l’histoire de la zone portuaire et le développement urbain à Rio de Janeiro, les politiques urbaines et le projet de Porto Maravilha, d’apprentissage de certaines notions de portugais et de familiarisations avec la culture afro-brésilienne (5 jours dispatchés sur la période printanière 2017).

·       Une période d’acclimatation sur le terrain à Rio de Janeiro, avec des visites de la ville et de la zone portuaire, un séminaire sur les traditions et rites religieux afro-brésiliens, des rencontres avec certains intervenants et des relevés sur le terrain (28 mai-5 juin 2017).

·       La tenue d’un atelier intensif de design urbain dans la « zone spéciale d’intérêt culturel » du Quilombo Pedra do Sal au cours duquel des séances de travaux de groupe se sont tenues sur 3 jours, puis une restitution des projets le dernier jour (6-9 juin 2017).

 

Retrouvez toutes les images sur le blog dédié à l’atelier à Rio.

Projet Porto Maravilha (Source : CDURP)
Projet Porto Maravilha (Source : CDURP)
 

Un contexte de préservation, de sauvegarde et de reconnaissance culturelle

La zone portuaire de Rio de Janeiro a joué un rôle prépondérant dans la triste histoire de l’esclavage aux XVIIIe et XIXe siècles, comme important point de débarquement, de mise en marché et d’exploitation de milliers d’esclaves africains au Brésil. Depuis, de nombreuses politiques publiques ont tenté d’effacer les traces de ce passé honteux, alors que les habitants de la zone portuaire, majoritairement Noirs et pauvres, se sont longtemps opposés à cette amnésie étatique ainsi qu’aux tentatives de
« blanchiment social » de ces quartiers centraux et de persécution des pratiques culturelles et religieuses Afro-Brésiliennes, en continuant de cultiver, souvent de façon secrète, leurs rites et traditions. Toutefois, leur avenir est aujourd’hui menacé par la spéculation immobilière liée au grand projet de revitalisation urbaine de Porto Maravilha, lancé par le gouvernement municipal en 2009 et promu par de nombreux intérêts privés.

Longtemps enterré, oublié et caché du regard public, le quai du Valongo, lieu de débarquement du plus grand nombre d’esclaves de l’histoire mondiale, a été
« redécouvert » en 2010 lors de travaux d’excavation liés au projet Porto Maravilha. Sauvé in extremis par les archéologues, le quai est aujourd’hui à l’étude pour une reconnaissance par l’UNESCO comme patrimoine immatériel de l’humanité. Cependant, bien que ce projet de reconnaissance vise à préserver la mémoire du passé esclavagiste et de protéger les traces de la culture Afro-Brésilienne, l’absence de politiques publiques qui permettraient d’assurer la permanence des descendants d’anciens esclaves dans la zone portuaire remet en question la valeur symbolique de cette reconnaissance et contribuerait à perpétuer le mépris que ces populations ont subi depuis des siècles.

 

Au sein du secteur à l’étude par l’UNESCO se trouve une communauté d’afro-descendants composée d’une trentaine de familles, propriétaires de certaines propriétés situées dans la « zone spéciale d’intérêt culturel » du Quilombo Pedra do Sal légalement établie par le gouvernement municipal en 2014. Toutefois, cette communauté précaire, dont le statut officiel de « Quilombo urbain » a été reconnu par l’INCRA (Institut national de colonisation et de réforme agraire) fait face à de nombreux défis et des besoins à combler :

– Sécurisation de la propriété foncière et protection contre la gentrification ;

– Rénovation des immeubles : accès à l’aide financière de l’Etat et à une assistance technique pour ses projets architecturaux ;

– Accès à un logement décent, par l’organisation des familles en associations ou en coopératives d’autogestion ;

– Développement social et économique, création d’emplois et de revenus pour les membres de la communauté, permettant l’entretient des propriétés ;

– Préservation et sauvegarde de la mémoire et de la culture vivante avec des activités gastronomiques, la création de centres culturels et la pratique des rituels qui renforcent les racines africaines de la communauté.

 
 

 

Des séances de travaux pratiques : un workshop interactif

Les participants à l’atelier ont travaillé pendant trois jours sur la problématique présentée par la prise de possession par les membres du Quilombo da Pedra do Sal des édifices situés sur la petite rue São Francisco da Prainha. Il s’est agi de travailler avec les membres de cette communauté et des experts anthropologues, géographes, historiens et urbanistes afin d’élaborer une série de proposition d’aménagement pour ce secteur. Le travail a été effectué par des équipes interdisciplinaires et internationale d’étudiants en design d’événement (UQAM-Canada), en design de l’environnement (UQAM), en architecture (UFF-Brésil), en géographie (UERJ- Brésil) et en urbanisme (Université Française) afin de proposer des scénarios d’installations urbaines, de design urbain, de signalétique, d’aménagement paysager, de projet d’habitation, d’architecture etc.

 

Présentation finale des projets

Les projets ont été présentés et discutés en présence des membres du comité scientifique et de représentants d’institutions brésiliennes.

Les résultats de l’atelier seront présentés aux membres de la communauté Quilombola Pedra do Sal et feront l’objet d’une publication conjointe remise aux autorités municipales, aux porteurs du projet de reconnaissance UNESCO et de l’Institut du Patrimoine Historique et Artistique National (IPHAN).

 

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Planning prévisionnel du séjour à Rio de Janeiro
Planning de l’atelier de design internat
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Experts et collaborateurs locaux invités

Jérôme Souty, anthropologue UERJ, spécialiste de la culture afro-brésilienne et de la zone portuaire

Milton Guran, historien, spécialiste de l’étude de la diaspora africaine, responsable du projet de reconnaissance UNESCO

Sonia Giancomini, sociologue, spécialiste des questions raciales et religions afro- brésiliennes

Helena Galiza, urbaniste et architecte UFRJ, spécialiste de la question du logement social et de la zone portuaire

Fernanda Sanchez, architecture UFF, spécialiste des grands projets urbains et du marketing des villes

Renato Emerson, géographe UERJ, spécialiste de la question raciale au Brésil

 

Modalité de participation

L’atelier est ouvert à l’ensemble des étudiants et professionnels de toutes nationalités, intéressés par l’avenir du site et désireux de proposer une approche innovante et participative de son aménagement, en lien avec les questions urbaines ou patrimoniales : urbanistes, architectes, paysagistes, archéologues, sociologues, ingénieurs, géographes, économistes, etc.

Seules restrictions : une bonne maîtrise de l’anglais et si possible de portugais est indispensable afin de travailler au sein d’équipes internationales. Toutefois, en ce qui concerne les séances de formation et de restitution, celles-ci se dérouleront en français et une traduction brésilien-français y sera assurée lorsque nécessaire.

 

Les inscriptions à l’atelier sont à présent terminées.

Merci d’écrire à l’adresse électronique suivante pour tout complément d’information ou inscription : rio@urbanistesdumonde.com

 

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Dossier de candidature à l’Atelier Rio de Janeiro
Pour candidater à l’atelier, renvoyez nous ce formulaire accompagné d’un CV, d’une lettre décrivant en une page vos motivations et de tout autre document de nature à appuyer votre candidature.
Rio_Formulaire de candidature.pdf
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Les frais de participation à l’atelier s’élèvent à :
  • 700 € comprenant une participation aux cours, au matériel fourni pour le workshop, transport sur place, hébergement à Rio de Janeiro du 28 mai au 9 juin inclus (13 jours), petit déjeuner et déjeuner. Les billets d’avions sont à la charge des participants.
  • 500 BRL pour les participants résidants dans l’agglomération de Rio, comprenant une participation aux cours, au matériel fourni pour le workshop et déjeuner.

 

Les participants doivent par ailleurs adhérer à l’association Urbanistes du Monde et/ou être à jour de leur cotisation (voir la rubrique “nous rejoindre“).